lundi 23 novembre 2009

Les chaussures bicolores.





En 1957, Coco Chanel a sa vision d'une femme élégante. Elle s'inspire des chaussures de loisirs des hommes pour créer des escarpins ouverts, beige a bout noir, accompagné d'une fine bride élastique sur le côté.
Le bout noir légèrement carré parce qu'il raccourcissait le pied, et la couleur beige pour se fondre dans l'ensemble et allonger les jambes.
Dès les débuts des bicolores, Coco s'amuse à changer les différents couleurs : beige à bout marine pour le jour en été, beige à bout marron pour la détente, à bout doré pour le soir...

En 2007, Karl Lagerfeld qui est fidèle a l'esprit de la marque, continue cette creation sur toute une collections de rangers, cuissardes, salomés, sandales compensées, ballerines, bottes et escarpins, utilisant des matières comme le jersey, PVC transparent, Plexi, vernis, soie, dentelle et résille pailletée.

Aujourd'hui , C'est la maison Massaro qui réalise les chaussures des défilés haute couture de Chanel.

Le soulier bicolore ne s'est jamais démodé depuis 50 ans ...

dimanche 22 novembre 2009

Le sac matelassé 2.55



Le 2.55 a été crée en février 1955. Gabrielle Chanel a crée les premières boutiques de sportwear pour les femmes. Elle voulait allier confort et élégance en fabriquant un sac a main porté sur le bras, en gardant ses deux mains libres.
La chaîne et la doublure bordeaux fait appel à son enfance passée dans l'orphelinat.
Le bordeaux rappel la couleur des uniformes que les enfants devaient porter, et la chaîne celle que portaient les Bonnes-Soeurs à leurs tailles pour y attacher les clés de l'orphelinat. Mademoiselle pensait que "les femmes adorent les chaînes".
Elle le conçoit avec un motif matelassé, inspiré par les vitraux de l'abbaye dans lequel elle a grandi, des vestes de jockey ou les coussins en daims que Mademoiselle avait dans l'appartement rue Cambon.
Le sac est composé d'un double rabat (qu'on appelle flap).
Sur le revers du rabat extérieur, on aperçoit une petite poche zippée qui permettait à Coco d'y cacher ses correspondances amoureuses, ainsi qu'une autre petite poche située à l'arrière du sac lui permettait d'y glisser la monnaie.
Le fermoir rectangulaire est appelé "Mademoiselle" car Gabrielle Chanel ne sait jamais marié, malgré ses nombreuses liaisons.
Au début, le sac a été créé en deux version , un en cuir d'agneau pour le jour et un autre en soie ou en jersey pour le soir.
Dans les années 80, Karl Largerfeld reprend la maison Chanel, et y change le fermoir du mythique sac matelassé en le remplaçant par le logo de la marque, le double C entrecroisés.
En 2005, Karl Lagerfeld réédite le 2.55 par un fermoir "mademoiselle" plus original et une chaîne qui serait exactement la même que les sœurs de l'orphelinat dans lequel Gabrielle a grandi.
Tout les sacs sont des différents modèles du 2.55 , classiques ou original.
En effet il y a quelques differences entre les rééditions comme :
- Le fermoir qui etait rectangulaire, puis qui est devenu un fermoir à double C entrecroisés.
- La chaîne dans le classique à une bande de cuir qui passe à travers la chaîne alors que le 2.55 a une chaîne plus dense sans bande de cuir.
- Dans les rééditions, le cuir est fait en "vintage" c'est a dire des matelassé faussement vieilli et écrasé, il ne sont pas en agneau mais en veau.
- Seuls les petits et moyens modèles classiques ont le doubles rabat, alors que les 2.55 devraient tous avoir un double rabat.
- Les classiques existeraient en 4 taille allant du mini au jumbo alors que les 2.55 existeraient en 5 tailles dont un plus grand jumbo que chez les classiques.
Chaque année, les modèles sont réédités par quelques variations un peu plus originales.
Plus de 30 versions de ses sacs sont créés par an pour les 7 collections annuelles de la maison.
Auparavant, les sacs matelassés classiques noirs représentaient plus de 80% de leur production, aujourd'hui ils n'en représentent que 50%.
La création d'un sac peut monopoliser jusqu'à 15 personnes et 18h de travaille lorsqu'il s'agit de matières difficile a travailler.
De nos jours, il existe plus de 3000 modèles de 2.55 différents.

lundi 16 novembre 2009

Le parfum N°5



Le parfum N°5 est un éternel parfum de féminité, représenté par les plus belles femmes du monde comme Marilyn Monroe en 1954, Catherine Deneuve en 1970 ou encore Nicole Kidman en 2004. Ce parfum est le plus vendu dans le monde. Il est considéré comme une œuvre d'art, lancée le 5 mai 1921 par Mademoiselle Chanel, étant le premier parfum "moderne", "abstrait".
Le N°5 est repris par Jacques Polge, parfumeur de la maison. L'un des secrets des parfums Chanel, c'est que l'on ne doit y percevoir aucune odeur précise.
Dans le N°5, on dénombre plus de quatre-vingt-trois composants dont le jasmin et la rose, renforcés et réinterprétés par des aldéhydes. Ce parfum a surpris, et bousculé le monde de la parfumerie, révolutionnant la perception d'une senteur.
Lors de sa sortie, personne ne connaissait ces molécules. Il donna cette nouvelle sensualité aux femmes.
Une des spécificités de l'extrait c'est sa qualité, la naturalité des composants, qui n'ont changés depuis sa création.
Le sillage des plus grands parfums donnent souvent aujourd'hui une déception, car il semble moins tenace et moins mémorisables, tandis que le N°5 reste protégé.
Mademoiselle a eu l'idée de ce parfum lorsque Ernest Beaux, le créateur, lui presenta quelques-unes de ses compositions. Elle retint celle avec plus de quatre-vingts ingrédients, dont du jasmin, ce qui coûte de plus cher. Elle lui dit alors qu'elle en voulait davantage afin de créer le parfum le plus cher du monde.
De nos jours, la qualité du jasmin ne cesse d'être contrôlée, et est suivi de près par Jacques Polge. Les ingrédients principaux de ce parfum sont cultivés sur leur terre d'origine, dans des jardins spécifiquement réservés a Chanel.
Le flacon N°5 fut surprenant à l'époque. Tout les parfums les plus envieux du moment étaient présentés dans des flacons féminins et sophistiqués. Tandis que celui de Mademoiselle était aux formes simples très Art-Déco, une nouvelle génération de flacons design. Aujourd'hui, le flacon, conçu par Jacques Helleu, directeur artistique de Chanel, est très peu modifier, s'adaptant a l'évolution des goûts, les formes paraissant (presque) identique.
Pour Mademoiselle, en couture comme en parfum , rien ne devait avoir le moindre défaut.
Le N°5 reste indémodable, et garde son succès en ne le rééditant jamais. Les parfums Chanel lancés depuis quelques années, accèdent pour la majorité au top ten des meilleures ventes.
Le succès d'un parfum est dans la stratégie publicitaire, comme en faisant appel aux plus belles femmes du monde pour représenter ce parfum.
Le N°5 reste unique. On le dénomme aujourd'hui "Extrait de Parfum".

lundi 9 novembre 2009

La robe noire.


Gabrielle Chanel lance "la petite robe noire" dans le début des années vingt. Elle la désigne "petite" parce qu'elle est discrète , élégante, et sophistiquée. Elle considère que lorsqu'une femme est en noir, c'est elle que l'on remarque, et non sa robe. "Plus une robe est riche, plus elle devient pauvre" disait-elle. Sa robe noire était un luxe inédit, un nouveau language de vêtement afin de devenir l'expression même du chic. Gabrielle Chanel réinvente un vêtement existant, l'interprète en le stylisant à sa façon. D'autres couturiers avaient essayé avant elle, de faire ce concept de petite robe noire. Mais aucun n'avait réussi à distinguer la robe noire du jour, celle du cocktail et celle du soir, comme l'a imposer Gabrielle.
L'idée d'une robe noire vient d'une soirée à l'Opéra. Elle fut choquée par ce "bariolage de couleurs" , elle dit alors "ces femmes, je vais les foutre en noire."
Elle enlève les tissus riches, en le remplaçant par le crêpe pour créer un simple fourreau noir. Elle y ajoute une encolure ras du cou, des manches longues très ajustés, une jupe sous le genou, des lignes près du corps. L'ampleur se dessine au niveau des jupes. Elle utilise du crêpe mat ou satin, l'envers et l'endroit pour donner des effets matité-brillance en ton sur ton. Elle ajoute un léger contraste par des détails blancs a la collerette, poignets, fleur et collier de perles.
Elle ne met aucunes broderies, drapé, ou franges. Elle en fait une de toute simplicité.
Mademoiselle Chanel accessoirise ses simples robes noires de volumineux bijoux d'or ou de perle en sautoir.
Dès la fin des années vingt, Gabrielle Chanel redessine une robe fourreau décolletés dans le dos, habillés de mousselines aériennes, des modèles de tulles plongeant dans le dos, a volant superposés, des robes bustiers en dentelle, ou encore un crêpe de Chine ciré noir habillé d'une jaquette de velours noir. Elle en fait de longues robes stylisés, parfois ornées de paillettes ou d'effets spéciaux, tels que des pans de mousseline superposées de fines feuilles de cellophane, qui définit la beauté et le luxe. Elle transforme sa robe noire du soir en robe-bijou. Elle conçoit des bretelles de strass, œillets d'argent, lamé, tuelle, dentelle, nœuds de satin géants, touche d'or, ce qui devient le luxe, la somptuosité et le raffinement de la Haute Couture.
Dès son entrée dans la mode, la robe noire n'attend pas pour devenir emblématique.
Elle est devenu un "uniforme de la femme moderne".
Ses robes seront adaptés par les plus grandes stars, comme symbole de simplicité du chic parisien, avec la modernité du moment.
Le noir est devenu une arme de séduction portant l'objet du désir. Il capte la lumière que Coco Chanel maîtrise par les matières, les découpes, les broderies, les jeux constants de la matité et de la brillance, les effets aériens des voiles, de la mousseline, du tulle et de la gaze, les volants, les superpositions, les accessoires et les bijoux : nacre de perles, chatoiements de l'or, des pierres baroques. Elle accompagne cette robe noire d'une paire d'escarpins à la pointe bicolores.
On ressent Coco Chanel a travers ses matières, des jeux de superpositions et des effets de brillance.
On retrouvera ses robes 20, 30 ou 40 ans plus tard, revisitées dans l'esprit du moment.
Karl Lagerfeld reprend ces robes noires lors de ses défilé Haute Couture en la redessinant avec de fins plis lingerie, dessinés en forme de pointe, une ligne légèrement blousante sur le devant et les cotés, un corsage découpé dans le dos. Il en fait son élément phare de ses collections.
Cette petite robe noire n'a rien de classique ou de basique, son allure, son style, sa coupe, ses lignes, sont réinventés chaque saison au gré de son imagination, fantaisies et créativité. Il la raccourci, la transforme en robe d'écolière ou encore en robe du soir. La dentelle noire rappelle le raffinement de la maison, et la féminité essentielle.
Karl Lagerfeld fait de cette robe l'incarnation d'un temps provocateur, poétique ou vibrant, qui sont toutes somptueuses.
La somptuosité et le luxe peut être au rendez-vous d'une "simple" robe noire.